Quand vous pensez que les approches directives (conseils, préconisations extérieurs, formations descendantes…) ont peu d’impact sur le développement du pouvoir d’agir des personnes, VOIRE le minimisent et le fragilisent.
Comment pouvons-nous, vous et moi, faire passer le message à nos partenaires ?
Bon en vrai, je n’ai pas toujours pensé ça… 😕
Je vous ai parlé de ma 1ère année dans le champ de l’accompagnement ?
Jamais ! 😲
Ah cette première année !
On peut dire que j’ai commencé sur les chapeaux de roues. Sans formation aucune, sans expérience, sans recul. Confortable, n’est-ce pas ?!
Je vous rassure, après cette première année, je n’ai cessé de me professionnaliser (formations, diplômes, supervision et autre pratique réflexive, travaux de recherche, écriture, etc.). 🎓
Mais revenons-en à cette fabuleuse 1ère année d’expérience dans l’accompagnement !
Nous sommes au printemps 2009. Je suis toute contente et même fière d’avoir obtenu ce poste sans les prérequis de formation, sans expérience préalable.
Tellement inconsciente de ce qui m’attend !!!
Mais bon, je me sens vraiment utile. J’aide des personnes en situation de précarité dans leur projet professionnel et leur recherche d’emploi.
J’ai l’impression d’explorer notre société au travers de parcours aussi passionnants les uns que les autres.
Je me sens à ma place. Un vrai bonheur !
Et puis, je rencontre Ali.
Ali a été orienté vers moi par une tierce personne. Dès le premier jour, je sens qu’il s’approche vers moi, en trainant les pieds.
Il a perdu son pays, son travail et ses repères.
Et on lui a dit de suivre ce programme d’accompagnement parce que c’est « bien » pour lui.
Il m’expose sa situation. Nous démarrons l’accompagnement.
Il subit (euh… vit) plusieurs séances d’accompagnement avec moi, dans lesquelles il exprime tantôt de l’urgence et tantôt de l’abattement.
Et moi, pleine de bonne volonté, d’entrain, de dynamisme débordant, je fais des pieds et des mains pour l’aider. Je lui recommande ça, puis ça, puis ça. Je m’agite. Une vraie cheffe d’orchestre ! Vous voyez le genre ?
Quel contraste entre lui et moi !
Et là… vraiment, je ne comprends pas. Non VRAIMENT, je ne comprends pas. Il ne se passe RIEN.
Comment ? Mon énergie n’est pas contagieuse !? 😲
Et bien non !
Sans cesse, je vois Ali retomber comme un soufflet.
Non, je vois bien que rien ne se passe, voire PIRE il revient de plus en plus fermé à chaque rendez-vous. Il se perd dans des justifications. Par moment, il devient limite agressif.
A ce moment-là de mon parcours professionnel, je ne comprends pas … Je ne comprends pas l’impact du système d’aide contrainte, l’impact de ma posture sur Ali et sur son rapport à l’action. Je ne comprends pas qu’à vouloir être dans l’action trop vite, pour lui, et de cette manière, j’ai contribué à ABIMER son rapport à l’action.
Je ne vois pas que ma posture relationnelle contribue potentiellement à son mal-être, augmente ses mécanismes de défense (justification, agressivité, etc.), minimise ses marges de manœuvre, affaiblit son sentiment d’efficacité personnelle,…
Alors oui, je n’étais pas responsable de tout, mais j’ai contribué à pressuriser Ali, à le culpabiliser malgré moi et surtout je ne l’ai pas aidé…
Des Ali, il y en a eu beaucoup cette première année d’expérience.
Vous voulez que je vous dise ? Je garde précieusement en mémoire cette 1ere année de pratique.
L’inconfort dans lequel je me suis retrouvée (eux aussi d’ailleurs…) a orienté le choix de mes formations, de mes travaux de recherche et de mes réflexions.
J’ai même bâti mon approche l’ACP-PA (Approche Centrée sur la Personne et son Pouvoir d’Agir) autour de ces questions : 🤔
✅ Comment être plus respectueuse de l’individu, de sa singularité, de son vécu, de son rythme dans la relation d’accompagnement ? 🤔
✅ Comment développer une posture relationnelle au service d’un processus d’émancipation ? 🤔
✅ Comment comprendre l’impact du système sur la relation d’accompagnement ? 🤔
✅ Comment favoriser l’implication et l’engagement des personnes ? 🤔
✅ Comment développer, voire restaurer le pouvoir d’agir des personnes ? 🤔
C’est pour ces questions que j’ai modélisé l’ACP-PA et que je l’ai formalisé dans :
👉 mon livre Libérez le pouvoir d’Agir. Approche et méthodes pour co-construire vos accompagnements, aux éditions Qui Plus Est. Mon livre Libérez le pouvoir d’agir
👉 le Parcours ACP-PA, Prestation d’accompagnement/formation à destination des professionnels de l’accompagnement, pour Vivre et Acquérir l’Approche Centrée sur la Personne et son Pouvoir d’Agir. Parcours ACP-PA
Vous souvenez vous de vos premiers échecs, de vos premières difficultés d’accompagnement, de formation, de management ?
En quoi vos échecs ont fondé votre pratique, vos choix d’apprentissage ?
En quoi certaines situations d’accompagnement, de formation, de management viennent interroger vos valeurs ?
Et si vos difficultés actuelles ou passées étaient les fondements de votre identité professionnelle en construction ?
Parlons-en ! 
Partagez moi vos expériences, vos échecs, vos difficultés de praticien et demandez-vous ce qu’ils représentent pour vous. Ça m’intéresse ! Contact
