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Construire une pratique réflexive
(interview Yann Vacher)

Yann-Vacher-auteur-chercheur

Pourquoi est-il important de développer une pratique réflexive lorsque l’on exerce un métier de la relation d’aide et de l’humain ?

Dans une réflexion perpétuelle sur la formation, l’accompagnement et la professionnalisation des acteurs de l’accompagnement et en tant qu’animatrice de groupe d’Analyse de Pratiques Professionnelles, je souhaite donner la parole à Yann Vacher, chercheur, auteur de l’ouvrage Construire une pratique réflexive et concepteur d’un dispositif spécifique de formation et d’accompagnement intitulé ARPPEGE

Cet ouvrage, bien qu’illustré dans le contexte de la formation des enseignants, se destine :

– à tout professionnel de l’accompagnement qui souhaite se familiariser et découvrir ce qu’est la pratique réflexive, pour comprendre l’importance de la prise en compte de cet aspect dans son propre développement professionnel ;

– aux professionnels souhaitant mettre en place un dispositif développant la pratique réflexive.

Peux tu te présenter ? Quelles sont tes fonctions, mais aussi ton parcours, tes lieux d’intervention ?

Je suis actuellement formateur à l’Ecole supérieur du professorat et de l’éducation de Corse. Je développe depuis un peu plus de 10 ans des recherches autour de la question de la professionnalisation des acteurs et plus précisément sur la conception et l’évaluation de dispositifs et d’outils pédagogiques de formation. J’interviens dans divers cadres pour présenter mes travaux et animer des formations (Université en Belgique, Haute école pédagogique en Suisse ou institut de recherche en France). 

J’exerce aussi une mission relative à l’innovation pédagogique auprès du président de l’Université de Corse. Pour en arriver là, j’ai débuté mon parcours en tant qu’enseignant (collège et lycée) en Education Physique et Sportive (EPS), puis rapidement en IUFM. Depuis près de 20 ans, je travaille dans le domaine de la formation des enseignants. L’EPS est une discipline singulière qui a souvent été vue comme portant un regard particulier sur l’élève : il bouge, court, parle et c’est même encouragé ! On trouve d’ailleurs pas mal de chercheurs en sciences de l’éducation qui sont issus de l’EPS, c’est mon cas. 

J’ai exercé diverses fonctions dans le champ de la formation des enseignants en IUFM (enseignant, coordonnateur des études, directeur de centre, formateur de formateurs…) qui m’ont permis d’enrichir mon regard sur les problématiques éducatives, scolaires et sur la formation des adultes.

Quel était ton objectif en écrivant cet ouvrage ?

Question intéressante, si je dois choisir entre le mot diffusion et le mot partage, je prends le second ! Je suis un peu isolé sur ces thématiques dans mon institution et, lors de ma soutenance de thèse en 2010, lorsque le jury m’a incité à publier le travail, je me suis dit qu’il y avait peut-être un enjeu au partage et à l’échange. Je l’ai transformé pour en faire une ressource que je souhaite accessible à tous ceux qui s’intéressent aux problématiques d’accompagnement et de formation. 

De façon plus précise, j’ai partagé mon éclairage de la question de la pratique réflexive, concept qui est très à la mode et pourtant peu défini dans son contenu et ses processus. 

Mais l’ouvrage est aussi largement tourné vers la pratique, j’y propose ainsi, par une structure progressive, un cadre général d’aide à la conception de dispositifs. Mon objectif est bien de lier les concepts aux mises en œuvre et de permettre au lecteur une appropriation susceptible de favoriser son autonomisation et sa créativité pédagogique.

En quoi construire une pratique réflexive est nécessaire, selon toi, pour les professionnels de l’accompagnement et de la formation ?

La pratique réflexive est, dans ma conception, un facteur essentiel d’émancipation. Se réfléchir est une opportunité de se connaître, s’accepter, mais outre cette dimension centrée sur soi, il s’agit aussi de s’offrir la possibilité de penser différemment les autres. Les petits pas de côté que peuvent permettre la réflexivité sont autant d’opportunités de regarder le monde avec des points de vue nouveaux. 

L’enjeu n’est pas de faire du neuf pour du neuf mais bien de continuer à cheminer lorsque certaines situations apparaissent comme des impasses ou trop complexes. Cette perspective possède, à mon sens, des portées multiples pour des professionnels de l’accompagnement :
• elle peut les aider à construire des alternatives à leur façon de penser et ouvrir ainsi de nouvelles pistes d’action ;
• elle peut aussi participer à leur développement professionnel, étayer leur construction identitaire ;
• elle permet aussi, me semble-t-il, d’éclairer l’accompagnateur sur le cheminement de l’accompagné car cette personne peut elle-même développer sa réflexivité.

Ces trois perspectives sont essentielles dans les métiers dits de l’humain. Ces métiers où la personne est à la fois un vecteur de complexité mais aussi un sujet actif, porteur de projets, d’envies, de craintes. La pratique réflexive n’est, en ce sens, pas déconnectable d’une éthique de l’altérité.

Le professionnel de l’accompagnement, s’il souhaite se professionnaliser, ne peut faire à mon avis l’économie de réfléchir cet engagement éthique et interroger les mises en œuvre qui le traduisent.

Je pense que le concept de « pratique » incarne cette complexité et cette multidimensionnalité de l’intervention de l’accompagnateur.

On pourrait penser que le discours que je tiens reste théorique et que dans la réalité, les situations sont aussi soumises à des contraintes et des contradictions institutionnelles rendant la réflexion plus incertaine, impossible ou stérile.

Mais le regard porté (accepté) sur ces contraintes et les dilemmes que ces situations comportent, déjà un pas vers un rapport différent à elle. Il s’enclenche dans ce déplacement des processus variés tels que la relativisation, l’identification de signaux faibles qui ponctuent ou structurent la vie de l’institution, la compréhension de mécanismes, à première vue, invisibles. 

Tous ces processus constituent autant d’opportunités de mettre en lumière des zones sombres, d’accepter la complexité et dans la mesure du possible de « maîtriser sa démaîtrise ».

En quoi ton ouvrage peut-être utile et mobilisable pour des professionnels de l’accompagnement professionnel, de la relation d’aide et de la formation professionnelle en générale ?

Comme je viens de l’évoquer, les intérêts me semblent pluriels. En particulier, je crois que mon souhait est de doter les professionnels d’outils mobilisables (qu’ils soient conceptuels ou pratiques) pour penser leur pratique et la faire évoluer s’ils en ressentent le besoin. Le sous-titre de l’ouvrage est « Comprendre et agir », le lecteur trouvera ainsi, à la fois, des connaissances pour « comprendre », tout autant que la proposition de clés pour « agir », concevoir des dispositifs inédits adaptés à sa problématique contextuelle et à ses capacités.

Le livre est aussi construit dans une logique d’accompagnement, ce qui veut dire que le lecteur peut aller chercher ce qui l’intéresse, sans lire le reste des chapitres. 

Par exemple, celui qui est un peu intimidé par l‘idée de se lancer seul dans la conception de dispositifs peut aller voir comment j’ai conçu l’un des miens. Il en verra les effets, les limites, les variations possibles qui sont étudiés dans les chapitres 4 et 5 de l’ouvrage.

Tu as créé un dispositif qui s’appelle ARPPEGE. Quelle est la particularité du dispositif ARPPEGE par rapport à d’autres dispositifs d’Analyse de Pratiques Professionnelles ?

J’ai créé ce dispositif car j’avais du mal avec ceux existants par rapport au public avec lequel je travaillais, à savoir des professeurs stagiaires en formation initiale. Très majoritairement, ils n’avaient pas l’habitude de travailler en groupe ni de produire un travail réflexif. Le réflexe de jugement était assez dominant et la volonté de posséder des solutions rapides et peu coûteuses à leur problème était largement présente. 

J’ai choisi de prendre en compte ces caractéristiques (psychosociales, cognitives et culturelles) et de ne pas en faire une fatalité sans solution. En conséquence, le dispositif est à la fois très sécurisé mais permet aussi aux participants d’exprimer leur réflexe (de solution et de jugement) sans nuire au fonctionnement du groupe. Au cours de la séance, lors d’une phase dédiée, ce réflexe devient à son tour un objet d’analyse. 

Avec l’habitude et au fil du temps de la formation ou de l ‘accompagnement le participant développe une capacité à se mettre à distance de son réflexe initial. Ce processus de mise à distance, à partir de l’émergence de décalages dans les analyses (mécanisme qui est détaillé dans l’ouvrage), constitue, je pense, la singularité du dispositif. Tout ce que je viens de te dire constitue des hypothèses que j’ai tentées de valider dans mon travail de recherche. Les témoignages et analyses produites dans ce cadre semblent les valider. 

Les participants aux dispositifs notent aussi le mieux-être professionnel qui découle de ce vécu en formation ou en accompagnement.

Pourquoi t’être intéressé à ce sujet ? Comment as-tu choisi ce nom, ARPPEGE ? Que représente-t-il pour toi ?

ARPPEGE est l’acronyme de « Analyse Réflexive de Pratiques Professionnelles En Groupe d’Echange ». Le principe général est repris de celui énoncé par la psychologie de la forme : Le tout est différent de la somme des parties.
Ce principe décrit, pour moi, à la fois la notion de complexité mais aussi et surtout dans l’arpège musical la différence entre chaque note et l’accord ou la mélodie produite. Le groupe ou la réflexion sur soi sont autant d’occasions de se développer, de se construire en allant plus loin (ailleurs ?) que ce que l’on est initialement. 

Le sujet n’est pas la somme de ses ressources, il en est une synthèse conjoncturelle qui en vaut bien plus potentiellement. La complexité, c’est non seulement ce que l’acteur analyse de lui et qui est nouveau, mais c’est aussi la richesse du groupe qui joue un rôle d’amplificateur de l’émergence des décalages et de l’enrichissement des points de vue. 

Je dis souvent en formation que si l’on joue le jeu de la réflexivité 1+1=3 mais, par contre, si les conditions ne sont pas réunies pour jouer ce jeu parfois 1+1=1 ou 0. Le groupe, le sentiment d’insécurité peuvent, en effet, être contre-productifs, inhibiteurs en matière de développement professionnel. 

Prenons l’exemple de cet entretien, toi et moi allons en ressortir avec plus de ressources que ce que nous avions au départ, mais il s’agit de plus qu’une simple mutualisation car par tes questions, leur chronologie, les précisions que nous sommes amenés à échanger, nous co-construisons de l’inédit, un nouveau regard sur ce que nous savons chacun. Dans le cas de notre entretien 1+1 est bien égal à 3 ou plus.

Le dispositif ARPPEGE se réfère à quels fondamentaux théoriques ?

Je vais te répondre de façon générale sur mes travaux et pas seulement sur le dispositif. Du côté de la formation et de l’apprentissage, je me fonde sur plusieurs approches qui me semblent complémentaires. 

En premier lieu, il y a le paradigme constructiviste (Piaget) enrichi des perspectives interactionnistes (Wallon) et socio constructivistes (Vygotsky, bien que je m’en distingue en ce qui concerne l’option culturaliste que je ne partage pas). 

Dans leurs travaux, ces auteurs mettent en lumière, chacun avec un éclairage complémentaire, la nécessité du positionnement de l’agir du sujet au centre des processus d’apprentissage. Je complète ces références par celle de Dewey qui théorisera la fonction essentielle de l’expérience dans l’apprentissage. Il ajoutera une dimension qui me semble en cohérence avec celle du praticien réflexif, celle de l’enquête. 

L’acteur pour faire une expérience de son expérience se livre à son investigation, il enquête sur son expérience, en déconstruit la logique pour en valoriser son vécu. On retrouve ces éléments dans le cycle de Kolb et l’apprentissage expérientiel qu’il conceptualise ou dans l’entretien d’explicitation de Vermersch.

Pour le versant accompagnement, plutôt que de te parler de fondements théoriques, je vais plutôt te parler de principes éthiques. En premier lieu, je pense que l’autodétermination est au cœur de l’accompagnement, le sujet est « propriétaire et responsable » du chemin qu’il construit et cela nécessite que l’accompagnateur respecte l’autonomie de l’acteur. La question du couple dépendance/indépendance constitue le fil ténu de l’accompagnement. Le second principe est celui de l’altruisme inconditionnel. 

L’intervention de l’accompagnateur se fonde sur un engagement au service de l’autre, balayant par nécessité les intentions de domination ou de désirabilité sociale. 

Je pense que l’on doit pouvoir trouver des éléments théoriques sur ces options dans le champ de la psychologie humaniste et positive, non ?

Quels sont les objectifs visés par le dispositif ARPPEGE ?

Tel qu’il est construit, le dispositif vise principalement trois objectifs distincts :
– la construction de stratégies d’analyse pour développer la pratique réflexive (développement d’un savoir analyser) ;
– la construction de la capacité à travailler en équipe à la fois fin et moyen de la pratique réflexive (développement d’un savoir échanger) ;
– le confort de formation et le confort professionnel comme fin et moyen de la pratique réflexive (relativiser, accepter, détendre). 

De façon opérationnelle, deux sous-objectifs sont visés : une prise de conscience de soi et la formalisation d’une compréhension commune des situations analysées lors des séances. On perçoit me semble-t-il la double perspective dans ces objectifs, celles de la formation et celle de l’accompagnement.

Qu’appelles-tu le praticien réflexif ?

Je dois tout d’abord te dire que ce concept, qui est à la mode, n’en est pas pour autant une évidence ou un territoire de certitude. Bien au contraire, le concept de pratique réflexive, et de praticien qui va avec, est l‘objet de nombreux débats scientifiques et professionnels qui interrogent sa pertinence. 

Globalement, de façon simple, la pratique réflexive est un processus cognitif de regard de soi sur soi. Se réfléchir, se regarder dans un miroir qui nous réfléchit ou encore descendre du vélo pour se regarder pédaler sont autant de formules qui illustrent ce processus. 

Comme je te l’ai dit au début de notre échange, dans la définition que je propose, je mets en perspective la pratique réflexive avec la complexité et la singularité des situations professionnelles. Je définis alors ainsi le praticien réflexif : une personne capable d’affronter, de « comprendre » et d’accepter la complexité du métier (dans toutes ses dimensions), d’agir en assumant ses responsabilités tout cela par la médiation de la réflexion. 

Trois processus sont à l’œuvre dans cette réflexion (Réfléchissement, réflexion et méta réflexion). Le premier est celui qui est le plus spontané, il s’agit de la mise en mot de l’expérience et je parle (après d’autres dont Piaget et Vermersch) de réfléchissement. 

Le second processus est la réflexion, c’est-à-dire l’analyse, la recherche de compréhension de ce qui est vécu, la mise en liens et en hypothèses de ce que l’on perçoit et que l’on a exprimé lors du réfléchissement. Ces deux processus seuls ne constituent pas, à mon sens, une pratique réflexive et le troisième et dernier processus me semble être un complément nécessaire. Il s’agit de la métaréflexion qui se constitue du regard que l’on développe sur sa réflexion et son réfléchissement, c’est une interrogation et une analyse de ce que l’on a réfléchi : une analyse de l’analyse. 

La pratique réflexive se constitue de la mise en cohérence dans une pratique de ces trois processus qui conduit l’acteur à être à la fois le sujet et son propre objet.

Tu m’as dit que pourtant le concept était critiqué, peux-tu m’en dire plus ?

Je relève trois principales critiques. La première est assez fréquente et prend la forme suivante : « je n’ai jamais rencontré de praticien réflexif, cela n’est donc que de la théorie». 

La seconde est plus construite et émane de chercheurs et de formateurs s’inscrivant dans d’autres options théoriques ou idéologiques (notamment plus culturaliste, l’option que j’adopte étant plus développementaliste). Ils affirment ou font l’hypothèse que l’adoption d’une posture réflexive ou la construction d’une pratique réflexive est soit un frein soit inutile pour la formation. 

L’enjeu prioritaire se situant pour eux dans l’intégration des acteurs à un corps professionnel porteur d’une culture et ce par l’acquisition de ressources (codes, outils, techniques, valeurs, règles, principes…) validées par ce corps et/ou les chercheurs. Je ne sais pas s’ils seraient d’accord avec ce résumé succinct de leurs positions ; ).

La dernière critique se fonde sur une distinction opérée par le créateur même du concept de praticien réflexif, Schön. Dans son ouvrage de 1983, il met en évidence l’existence de deux moments de réflexion : la réflexion dans l’action et la réflexion sur l’action. 

Cette distinction est importante car, on le comprend bien, dans le premier cas le contexte peut être très contraignant et limiter la possibilité et la disponibilité pour réfléchir, alors se réfléchir n’en parlons pas ! 

Le second processus (réflexion sur l’action) semble lui plus propice au développement des trois composantes dont je t’ai parlées : réfléchissement, réflexion et métaréflexion.

Comment développe-t-on une pratique réflexive ?

Par plusieurs mouvements : tout d’abord en le voulant, c’est-à-dire en étant un acteur désireux de prendre à bras le corps les situations complexes que l’on vit. Il n’y a pas de conditionnement à la réflexivité, car elle demande du recul et de la disponibilité. 

Le développement potentiel de l’habitude réflexive passe dans mes propositions par des processus de décentration, de prise de recul, d’émergence et d’acceptation de décalages (détaillés dans l’ouvrage), cela est potentiellement très déstabilisant. 

C’est pour cela que le cadre de travail, de formation et/ou d’accompagnement est décisif, sa sécurisation constitue la première condition de réussite. Je propose dans l’ouvrage des pistes (un cadre général) pour concevoir des dispositifs adaptés aux caractéristiques du public et à celles de l’institution. 

Mais il n’y a pas de recettes magiques, le contexte et les capacités de l’accompagnateur ou formateur sont décisives pour la réussite des dispositifs.

Aurais-tu d’autres éléments que tu souhaites préciser ?

Je ne t’ai pas parlé d’un autre concept que j’ai conçu pour préciser le développement de la pratique réflexive, il s’agit de l’approche multiréfléchie, ceux qui sont curieux de son contenu iront le découvrir dans l’ouvrage… Et puis pour les professionnels qui s’intéressent plus particulièrement à l’analyse de pratiques, je peux les inviter à aller voir la revue à laquelle je participe et dans laquelle tu as d’ailleurs écrit un article sur le cadre en Analyse de Pratiques Professionnelles que je conseille fréquemment.

http://www.analysedepratiques.org/

Pour contacter Yann Vacher : vacher@univ-corse.fr

Yann Vacher
Construire une pratique réflexive
aux Editions De Boeck

Retrouvez cet ouvrage ici : 
https://www.deboecksuperieur.com/ouvrage/9782804190620-construire-une-pratique-reflexive

 

 

 

 

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